Clan d'Ombreuse
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 Histoire d'Ombreuse

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ShaniaWolf
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ShaniaWolf


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MessageSujet: Histoire d'Ombreuse   Histoire d'Ombreuse Icon_minitimeSam 22 Sep - 21:47

Les Xelors vacillèrent. Un à un. « On ne peut plus rien pour eux ». Les yeux de l’Eniripsa étaient emplis de larmes. Ce n’était pourtant pas la première fois qu’elle se retrouvait impuissante face à la mort de ses confrères. Mais là, c’était différent. Sa voix se brisa lorsqu’elle énonça : « Ils se sont sacrifiés pour nous… ». Il y eut un bruit mat tout près. Puis un sanglot. Nathaniel, Conseiller respecté de tous, s’était effondré. Il serrait dans ses bras le corps sans vie de son épouse, ne pouvant retenir les perles salées qui roulaient sur ses joues. Il tremblait. Mathrim, son frère, se mordit la lèvre. Il savait la douleur que c’était, pour lui, Feca, de n’avoir su protéger un être cher. Mathrim, âgé de cinq ans à l’époque s’en souvenait à peine, mais, peu après ses quatorze ans, son aîné avait vu sa mère mourir sous ses yeux. Il n’imaginait pas le vide que cela avait causé dans le cœur de son frère, souffrance dont il ne s’était jamais totalement remis. Son frère se tourna vers lui, agité de spasmes. Mathrim le sera aussi fort qu’il pu et observa, en chuchotant des mots rassurants, une jeune Ecaflip penchée sur sa défunte amie, qui tentait dignement de sécher ses larmes.

Un peu à l’écart se tenait Scorpio. Elle observait les quelques rescapés de son Clan pleurer les Xelors avec un détachement effroyable. Elle restait impassible. Du moins c’est ce qu’il semblait. Car, au plus profond d’elle-même, quelque chose s’était brisé. Mais elle ne le montra pas. Il fallait qu’elle garde la tête haute pour donner du courage à ses confrères. Eux la pensaient inébranlable. On disait d’elle qu’elle avait un cœur de pierre. Elle avait vu sans un mot son frère mourir sous ses yeux. Elle avait encaissé la perte de milliers d’Ombrumes sans ciller. Jamais, jamais on n’avait vu une larme dans ses yeux. Même quand elle était à l’article de la mort, quelques jours auparavant. Malgré les soins des Eniripsas, son corps était couvert de plaies qui distillaient en elle un lent et douloureux poison. Terriblement douloureux. Mais pas mortel. Elle souffrait intensément, pourtant tous étaient persuadés qu’elle était guérie. Elle se mouvait avec autant de grâce et d’habilité qu’auparavant, et les Ombrumes n’y voyaient que du feu. Seule Aewen portait encore le doute dans son regard pâle. L’Eniripsa savait que le Poison des Elyrnies ne s’envolait pas si facilement. Scorpio avait un moyen de guérir, certes, mais ç’aurait été mettre en danger les autres. Et le Clan passait avant tout.

Une pointe de douleur parvint à ses entrailles. Ce n’était pas le poison. Pour la première fois, elle ferma les yeux. Ce carnage, c’était elle qui l’avait provoqué. Elle aurait dû se sacrifier, elle. Mais le problème, c’est que ça n’aurait servit à rien. Seuls les Xelors étaient capables de réparer ses erreurs. Oui, ses erreurs. Jamais elle ne pourrait se les pardonner. Si seulement elle avait réagi plus tôt, si seulement elle avait comprit que…

Nathaniel se releva, le regard vide, une haine bouillante dans les veines. Il serrait les dents de toutes ses forces. Puis il ne parvint plus à se contrôler. Il hurla. Déchaînement violent de rage. Colère contre son Dieu. Peut-être au fond une supplique. Il n’avait déjà plus de voix. Il baissa la tête. Une main se posa sur son épaule, qu’il n’eut pas la force de repousser. Son frère ne voulait que l’aider.

Alors, lentement, Scorpio rouvrit les yeux. Et elle avança. Sans savoir où, sans savoir pourquoi. Peu à peu, sans un mot, les Ombrumes abandonnèrent les corps de leurs confrères pour se joindre à elle en une procession funeste. Ils marchèrent longtemps. Seuls les sanglots de Nathaniel brisaient de temps à autre le silence. Plusieurs fois, l’un des leurs tomba. Personne ne se retourna. Ils continuaient à avancer. Coûte que coûte.

Sans crier gare, un pressentiment terrible s’immisça dans le cœur de Scorpio. Elle savait par expérience que c’était vrai. Se retournant, elle s’aperçut que bien des Ombrumes peinaient plus que de raison. Mais elle n’avait pas eut le choix, au fond. Son Clan se serait noyé dans l’heure si l’un d’entre eux n’avait pas dérobé l’une des Horloges Mystiques. Ces merveilles avaient été fabriquées le siècle passé par un Xelor extrêmement puissant. Il était mort et les secrets de ses créations avaient disparu avec lui. Presque. Mais ces choses-là n’étaient pas parfaites. Aewen avait dit que cela risquait de se produire. Ce retour dans le passé de près de mille ans avait complètement déréglé les repères de leurs organismes. Ils allaient subir une lente dégénérescence. Jusqu’à la mort.

Il fallait qu’ils trouvent une aide, un soutient auprès de la population actuelle. Peut-être que des Eniripsas possédaient encore un secret oublié de nos jours… Enfin, des jours des Ombrumes. Ce paradoxe rappela la Reine à la dure réalité. La Sram risquait de voir son Clan disparaître dans son présent, le futur de cette nation. Son Clan, tout ce qu’elle avait connu. Ce a quoi elle avait consacré sa vie. Ce qu’elle avait foutu en l’air en un jour. Il fallait que le Clan subsiste. Ce n’était pas possible autrement. Il le fallait. Il en allait de… sa santé mentale. Elle se mordit la lèvre pour retenir un sanglot. Que devait-elle faire ? Prier, prier peut-être… mais à quoi bon, son Dieu avait condamné le futur, son présent, ou du moins ne s’était pas montré capable de le sauver. Une vague de haine déferla en elle. Elle écrasa une larme sur sa joue avant que quelqu’un ne la remarque.

Le silence. Un silence parfait. Terrible. Seul le cliquetis de pattes d’un scorbute se faisait entendre non loin. Les Ombrumes n’y prêtèrent aucune attention. Autour d’eux, le paysage se perdait dans l’obscurité, laissant comme seul indice sur sa nature la promesse funeste d’un hurlement de Crocgland. Mais cela non plus n’était pas important. Face à eux s’élevait de hautes murailles de pierre sombre, cernées d’un torrent de lave bouillonnante.
La Cité Noire en son temps de gloire. Je n’ai jamais rien vu d’aussi… beau.
Pour les Ombrumes, ce spectacle était inouï. Il semblait presque illusoire. Comme un rêve. Dont le réveil fut rude. Quelqu’un avait fait un pas. Un pas de trop. Aussitôt, ils furent assaillis d’une volée de flèches. Telle une panthère, Scorpio bondit en arrière et, se planquant aussitôt au sol, esquiva ainsi plusieurs volées de flèches. Elle roula derrière un rocher et, d’un habile saut périeux, se glissa dans une mine proche. Plusieurs la rejoignirent. Pas assez. Comment était-ce possible, eux qui étaient si habiles, si souples.. ? Scorpio se força à penser à autre chose. Elle compta les siens. Une vingtaine tout au plus. Elle devrait faire avec. Il suffisait de pouvoir repartir. Mais les mystérieux gardiens de Brâkmar, s’ils demeuraient invisibles, assaillaient toujours de flèches quiconque tentait de s’échapper. Ils avaient beau avoir exploré la mine de fond en comble, elle ne menait nulle part. Ils étaient coincés là, comme des rats, dans l’attente de quelqu’un qui viendrait les aider… ou les tuer.

Longtemps, ils restèrent terrés dans l’obscurité. Un Ouginak qui s’était risqué à proximité s’était écroulé, une flèche dans le cœur. Mathrim et son frère, encore tremblant, vérifiaient l’efficacité de leurs boucliers, tandis qu’Aewen, plaquée contre la pierre froide, se tenait prête à agir, dans le cas où la fière Sacrieuse choisie pour cette énième tentative de fuite aurait besoin de ses soins. Elle ne fit même pas un pas dehors. Elle tituba, trois flèches noires plantées dans le dos. Cette fois-ci, ce n’était pas passé loin des organes vitaux. Ils ajustaient leur tir, « là-haut ». Ils tomberaient un à un, « ici-bas ». Ils se préparaient pour un ultime essai lorsque leur parvint un son étouffé :
- Là ! Un passage !

Ils émergèrent des entrailles de la terre un peu plus loin. Ils étaient encore en vue de la Cité Noire, et s’ils ne filaient pas au plus vite, ils finiraient par se faire repérer. Les désertiques landes leur offraient peu d’abris, peu d’endroits où se cacher. Ce fut un vieux Pandawa qui, le premier, discerna le bâtiment qui s’érigeait un peu plus loin, magistral. S’il existait plus beau et plus terrible que Brâkmar, c’était ici. Ils étaient trop épuisés pour se soucier de l’accueil qui les attendait. Pas chance, ou malchance, il n’y en eut pas. Seule la superbe statue qui dominait la salle glaciale leur fit marquer un temps d’arrêt. Rushu. Le seigneur démon dans toute sa splendeur. Et, juste devant, une marre de sang. Scorpio sentit comme un appel. Elle s’avança. Les deux pieds dans la flaque funeste, elle approcha lentement sa main de Rushu. Quelque chose l’en empêcha. Avant qu’elle ne l’ai touchée, une dalle glissa sous ses pieds. Un passage secret.

Dans l’autel où se faisaient les sacrifices humains, il y avait une longue plume de corbac et une pile de parchemins. Pas d’encre. Scorpio écrivit dans du sang. D’abord le sang du corps torturé qui gisait, effroyablement figé dans un rictus d'horreur. Puis dans le sang des siens, qui s’étaient éteints un à un. Son sang à elle, et le poison qui y coulait, aspirant lentement sa vie dans son propre corps, elle voulait qu’ils continuent à vivre à travers le Clan, même lorsqu’elle aurait rendu l’âme. Elle la rendit. Elle utilisa ses dernières forces à ranger ses affaires, pour, pensait-elle, ne laissait que l’avenir derrière elle. Elle s’allongea. Ferma les yeux. Ne les rouvrit plus. A côté d’elle, à peine dissimulé dans un élégant chapeau, quelques feuillets emplis d’une fine écriture manuscrite. Sur le premier, s’étalait en belles lettres rouges :

Je suis Scorpio la Noire, fille de Scorpio la Sombre, de mon vrai nom Lisys. Fidèle au Dieu Sram, j’ai toujours défendu mes valeurs comme ma vie. Jusqu’au jour où ces valeurs sont devenues ma vie. Promise dans ma jeunesse à Arzagaëmiel le Pur, j’ai consacré ma vie à traquer ses assassins. Je les ai trouvés. Je les ai tués. L’histoire se serait arrêtée là s’il n’y avait pas eu ce chapeau. Ma mère l’appelait le Chevaucheur de Brumes ou le Chant de Lune. Moi je le disais Chant des Brumes. C’est le nom qu’il porte aujourd’hui pour les miens. Les miens, ce sont ceux qui m’ont aidée dans ma quête, et qui ont refusé de me laisser par la suite. Ensemble, nous nous sommes ralliés sous la cause mercenaire. Nous avons fondé ce Clan. Le Clan d’Ombreuse. Jusque là, rien d'extraordinaire. Mais il y a autre chose. Nous ne vivions pas dans votre présent, mais dans votre futur. Nous sommes revenus en ce temps grâce à de précieux artefacts que nous avons dérobé. Nous pensions notre monde condamné. Mais nous faisions une erreur. Je ne peux plus poursuivre mon œuvre. A l’aide.

Une frêle silhouette dans l’obscurité. Un cri étouffé. Quelques objets glissés dans un sac. On eut juré qu’un sourire anima le cadavre l’espace d’une seconde.
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